Chapitre 1
Un jeune garçon était assis dans l’herbe. Autour de lui, des arbres entouraient la clairière. Tout était encore mouillé par la rosée du matin. L’aube s’était levée depuis peu. La visibilité n’était toujours pas nette. On distinguait les traits tirés de l’adolescent, il avait peu dormi cette nuit et des cernes étaient apparus sur son visage clair. Ses cheveux bruns tombaient de manière désordonnés sur son front. Son regard était tourné vers le ciel. Le bleu était omniprésent bien que quelques touches de rose et d’orange venaient perturber la clarté du firmament. D’une habitude étrange, il leva son bras, ses grands yeux azurs s’attardèrent sur sa montre. Il se releva en sursaut comme s’il avait fait un mauvais rêve. En effet, le jeune homme devait partir au lycée. Il prit le chemin pour sortir de la forêt. Il marchait lentement. On voyait clairement sur son visage qu’il se rendait dans un endroit qu’il n’affectionnait guère. Peu à peu, les arbres se firent plus rares et l’adolescent put enfin distinguer la route. D’un geste désintéressé, il fit un mouvement vers la gauche. Un bus d’une couleur jaunâtre arrivait vers lui et s’arrêta. Il emmena tous les éphèbes présents à destination. Le jeune se tenait à présent devant la façade grisâtre. Le visage fermé, on devinait qu’il n’avait aucune envie de pénétrer cet endroit qu’il méprisait tant.
Derrière lui, une voix l’interpella. Une jeune fille courrait pour le rejoindre. Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules. Ses yeux d’une jolie teinte marron le regardaient avec envie. L’adolescente lui sauta dans les bras et l’embrassa. Le jeune homme la repoussa et partit laissant choir la jeune fille sans lui donner la moindre explication. Ne s’attendant nullement à cette réaction de la part de son petit-ami, bouche-bée, elle le regardait s’éloignait, retenant avec force ses larmes qui ne demandaient qu’a couler. Ayant mis du temps à se préparer ce matin, elle n’acceptait guère que ses efforts soient rendus à néant dés les premières minutes de sa vie de lycéenne. Elle partit en direction du bâtiment les yeux remplie d’eau. Le jeune garçon s’était à présent rendu dans la cour de récréation. Aucun regret ne semblait s’afficher sur son visage. Il s’assit en compagnie de ses deux meilleurs amis.
- Le bonjour n’est plus d’actualité Mathéo ? demanda Lola à l’adolescent.
- Laisse le tranquille Lola, ce n’est pas facile pour lui les jours de rentrée, répondit Léo, un jeune homme assis à ses côtés.
La dénommée Lola était assise sur le banc près des deux garçons. Sa chevelure brune nouée en arrière par un ruban rouge dégageait son visage. Ses yeux marron allaient parfaitement avec son teint légèrement hâlé. Elle portait un jean noir et une chemise d’un rouge délavé.
La sonnerie retentit, pourtant les adolescents ne semblaient pas l’avoir remarqué. Ils ne bougèrent pas et continuèrent leur discussion.
- J’ai aperçu Léna tout à l’heure, elle paraissait mal. Je crois bien qu’elle pleurait, annonça Lola.
- Pourquoi t’occupes-tu des affaires de couple de Mathéo au lieu de t’occuper des tiennes ? lui répliqua Léo.
- Ne rêve pas, toi et moi c’est du passé et ce ne sera en aucun cas de l’avenir.
Léo n’osa plus répondre après la phrase cinglante de son amie. Ses cheveux étaient blonds et bouclés. Ils encadraient parfaitement son visage. Il portait une chemise blanche qui prouvait qu’il aimait s’occuper de lui. Il était sorti avec Lola pendant six mois. Il était totalement sous son charme. Pourtant, la jeune fille l’avait laissé tomber. Elle n’avait pu régler sa peur de l’engagement. En effet, quand une relation devenait trop sérieuse, elle préférait se retirer que de continuer.
Quand la sonnerie retint une deuxième fois, les adolescents consentirent enfin à se lever pour se diriger vers les salles de cours. En chemin, ils croisèrent Léna, dont les yeux étaient gonflés par les larmes. Elle attrapa le bras de Mathéo et l’entraina vers elle.
-Tu ne peux pas m’ignorer comme cela. Je ne le mérite pas, lui annonça t-elle.
Le jeune garçon, qui pensait surement que les mots de sa petite amie ne méritaient pas son attention, ne la regardait pas. Il partit, la laissant une nouvelle fois sans explication. Ses préoccupations semblaient être ailleurs.
Les cours avaient commencés, depuis une dizaine de minutes, pourtant Mathéo divaguait toujours dans les couloirs. Il s’arrêta devant une porte. Sans même frapper, il entra.
- Excusez-moi, c’est le premier jour de classe. Je suis en train de faire mon discours comme chaque année à mes élèves, pourtant vous arrivez avec dix minutes de retard. Avez-vous une explication ?